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Jag de Bellouet le cannibal !

Jag de Bellouet est un immense champion surnommé le cannibal l'ogre ou encore l'extra terrestre

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Publié le 08/03/2010 à 18h46

Après vous avoir conté les histoires du grand Ourasi et du capitaine Varenne je vais tenter de vous raconter celle d’un des plus grands champions que le trot mondial n’ait jamais connu. D’une hauteur d’un mètre soixante-huit au garrot comptabilisant 36 victoires portant une casaque rayée blanche et bleue surnommé… L’ogre le cannibal l’extra-terrestre faites une ovation au champion… Jag de Bellouet ! Ce cheval hors du commun était annoncé comme un boxeur tant il mettait ses adversaires KO durant un parcours. Entrainé par le devenu célèbre Christophe Gallier « Jag » n’a pas eu une carrière des plus simples. Seulement une fois bien cadencé par son driver le champion des français était tout simplement inapprochable. Capable d’imprimer un train d’enfer ou de revenir de l’arrière il savait tout faire. 4 223 699 euros ! Voici le total des gains engrangés par cet ogre en 7 ans de carrière. Cette somme est logiquement le record jamais atteint par un cheval d’origine française et se place en deuxième position dans la hiérarchie mondiale derrière les intouchables six millions d’euros récoltés par Varenne. Toutefois pour arriver à ce résultat extraordinaire ce ne fut pas un long fleuve tranquille….

Jag de Bellouet naquît le 7 mai 1997 en Normandie dans la ville d’Argentan. Fils de Viking’s Way et de Vaunoise il doit son nom à son éleveur monsieur Jean Claude Monthéan alors propriétaire du cheval qui décida de rajouter à la lettre J obligatoire pour les chevaux nés cette année là et étant aussi la première de son patronyme les deux premières du prénom de sa femme Agnès. Voila comment le « Jag » fut créé ! Par la suite il fut acheté par Nadia Izard sur les conseils de Christophe Gallier pour la somme de 44 000 euros avant que celle-ci ne loue la carrière de course au père de l’entraineur Michel. Jag fut donc traité à la dure par son éleveur adepte de l’élevage à l’extérieur hiver comme été ! Arrivé dans les boxes de l’entraineur normand il est d’un beau modèle mais reste toutefois très peureux. Son mentor l’emmène donc rapidement travailler sur la plage pour que celui-ci s’habitue au bruit. Il montre tout de suite des moyens et arrive au niveau pour passer aux qualifications. En ce 25 août 1999 il passe cette épreuve sans encombre sur l’hippodrome de Caen en 1’23’4 sur 1 500 mètres. Peu importe le chronomètre il avait fait ce qu’on lui demandait et c'était bien là l’essentiel. Avec encore un peu de travail il allait pouvoir faire ses grands débuts en compétition.

Après des premièrs essais où il montre de la qualité il se présente dans un semi-classique disputé sous la selle sur l’hippodrome de Vincennes. Tout juste âgé de trois ans et monté par le jeune Franck Nivard il gagne devant Jujube et offre un peu à la surprise générale le premier groupe à la carrière à son jeune entraineur alors âgé de 24 ans. Derrière il montre beaucoup de caractère et se met souvent au galop. Il rentre dans la fameuse catégorie des « quitte ou double » ! Le temps passe et Jag remporte le prix Phaeton et le prix Raymond Fouard lors de l’année 2001. A l’orée du meeting d’hiver il se montre toujours aussi perfectible mais enlève de belle manière le prix Octave Douesnel remporté en 2009 par un certain ready cash. Ainsi on se dit que sa carrière va enfin décoller. Il gagne aussi le prix Ariste Hémard. Mais son année 2002 ne sera pas des plus extraordinaires hormis une victoire platonique dans le prix de Croix où il fut rétrogradé après enquête. Toujours aussi fautif il lui faut un déclic.

Ce fameux déclic va arriver en 2003 où il va démontrer toute sa puissance et toute sa classe. Gagnant tour à tour les prix Jules Lemonnier du Crépuscule Reynolds et deuxième du prix Georges Dreux et troisième du Washington il éclate aux yeux de la France entière. Alternant les deux disciplines avec brio il va donc s’essayer en ce début d’année 2004 dans le championnat du monde des trotteurs monté le très prisé prix de Cornulier ! Et là stupeur… Jag gagne l’épreuve de toute une classe et s’affirme comme un très bon cheval. Derrière tout s’enchaine et les surnoms pleuvent à son égard : de l’ogre en passant par l’extra-terrestre pour finir au cannibal il terrasse tous ses opposants en une simple accélération. Ce cru 2004 est d’ailleurs magnifique il se place troisième de son premier prix d’Amèrique et enlève le prix de l’Atlantique le René Ballière le Reynolds le Jules Lemonnier le Bourbonnais le Bretagne et bien d’autres courses très huppées. Il arrive donc en tant qu’épouvantail pour le Cornulier 2005. Faisant sien le prix de Bourgogne deux semaines auparavant il se retrouve écrasé d’argent dans la plus grande course montée au monde. L’instant est magique Jag se balade littéralement. On se dit alors qu’il va pouvoir enchainer dans l’Amérique qui manque à son palmarès. Il se présente sur la cendrée avec un fan club gigantesque en ce dernier dimanche de Janvier. Et une nouvelle fois personne ne pourra arrêter cette fabuleuse machine à la mécanique si bien huilée.

La suite tout le monde la connaît ! Il remportera un nouveau Cornulier un deuxième prix d’Amèrique et un prix de l’Elitloppet où il sera disqualifié de ces deux épreuves pour avoir été contrôlé positif alors qu’il n’aurait pas du l’être. Mais l’essentiel était ailleurs. Jag de Bellouet était un immense champion et tout le monde occulta cet épisode pathétique. Ce cheval d’exception a réalisé des choses surnaturelles en trottant notamment sur le pied de 1’09’4 à Solvala et en faisant afficher 1’09’9 sur l’hippodrome d’Enghien. De plus il est le seul avec Souarus à avoir gagné trois prix de Cornulier à la suite. Il coule maintenant des jours heureux au haras de la cour et s’avère être un excellent reproducteur. Comment dire au revoir à ce superbe champion ? Une phrase m’avait marqué et me semble bien adaptée à la situation. Alors que jag se présentait dans son dernier prix d’Amérique en 2007 diminué par les nombreux ennuis de santé qu’il venait de combattre il se mit à la faute et fut disqualifié. Le commentateur du jour n’était autre que le grand Pierre Joseph Goetz qui eut cette phrase culte : « Jag de Bellouet à la faute catastrophe » avant d’ajouter d’un ton posé « Salut Monsieur Jag on t’aimait bien tu sais »…

Giovanni Laplace.

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