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Publié le 05/02/2010 à 15h58
Par ou commencer ! Elu meilleur cheval français de tous les temps recordman du nombre de victoires dans le championnat du monde des trotteurs Champion le plus populaire du siècle… La liste est longue et nous pourrions continuer comme cela pendant des heures et des heures…. Un crack ! C’est à lui que revient l’honneur de porter le mieux ce nom. Sa carrière est énorme ! Surement la plus grande jamais réalisée par un trotteur. Reléguant les Roquépine Bellino II Ozo Jamin aux oubliettes « Le Roi Fainéant » éclaboussait de sa classe chacune de ses sorties par ses démonstrations de force. Vainqueur de son dernier prix d’Amérique il y a déjà vingt ans il est toujours présent dans la tête et le cœur des français. Ayant eu la chance de me voir raconter son histoire par les « anciens » moi jeune homme émerveillé par le palmarès et la popularité de ce géant je vais tant bien que mal essayer de vous faire vivre le récit de ce champion à travers ces lignes. Mais surtout ne vous y trompez pas ceci n’est pas un rêve mais le plus beau conte de fées que l’histoire des courses nous ait gracieusement offert.
Ourasi naquit dans le petit village normand de Saint Etienne - l’Allier dans le département de l’Eure. Elevé par Rachel Tessier et Raoul Ostheimer il ne montre guère de capacité pour son premier essai à l’attelage. Poulain paresseux et un peu lourdaud ses éleveurs ne se font pas trop d’illusions quant à la suite de sa carrière. Malgré tout cela il se qualifie et débute à la fin de son année de deux ans. Pour sa première sortie en course il est drivé par Raoul Ostheimer qui est quasi sourd et muet. Cela se solde par un échec cuisant ! Voyant cela ses propriétaires se disent qu’ils devraient peut être le mettre chez un entraineur chevronné. Et la star de l’époque c'est Jean René Gougeon ! Après réflexion la décision est prise et le fils de Greyhound s’en va du village qui la vu naître. Dès lors le « Pape » le prend en main et repère rapidement qu’il a le « truc » des plus grands. Il s’impose au bout de sa quatrième tentative à Vincennes dans un prix de série. Bizarrement il se retrouve engagé dans le critérium des jeunes. Son entraineur ne faisant jamais les choses à moitié Ourasi le remporte magistralement et signe son premier grand succès. On se dit alors que la machine est lancée et qu’un nouveau crack est né.
Son année de trois ans est excellente ! Neuf courses quatre victoires et cinq deuxièmes places. Il prend notamment une très bonne deuxième place dans le critérium des trois ans. Derrière il gagne le prix Charles Tiercelin remporté l’an dernier par un certain Ready Cash. Après ses bonnes sorties il connaît un petit passage à vide. Mais le champion reprend rapidement sa marche en avant durant son année de cinq ans. Pour aborder l’année 1985 Ourasi semble prendre une autre dimension. Dans les deux préparatoires à l’Amérique il fait preuve de grande classe et gagne avec une facilité déconcertante. Il se présente donc au grand rendez-vous du dernier dimanche de janvier en tant que deuxième favori. Et là révélation il se ballade littéralement. Ensuite l’histoire tout le monde la connaît. Son année de six ans est tout simplement « une saison dans la perfection de la foi ». Il gagne tout ! Prix d’Amérique prix de France prix de l’Atlantique les quatre « B » il rafle tout sur son passage. C’est une « razzia » du « Roi Fainéant » ! Les années passent et se ressemblent pour le tandem majestueux qu’il forme avec Jean René Gougeon.
Le Match du Siécle ! En plus d’être un grand champion Ourasi ose aller défier les américains chez eux à Garden St Park le 17 novembre 1988. Je n’étais né que depuis deux mois mais j’ai tout de même l’impression de l’avoir vécu ! L’invincible américain est un certain Mac Lobel ! Le duel s’annonce palpitant et des milliers de personnes se sont amassés à l’hippodrome pour voir le « petit frenchi ». Le match annoncé a bien lieu. Ourasi mal placé durant le parcours se rapproche à l’issue d’un superbe effort dans la ligne d’en face en troisième épaisseur. Les deux champions se retrouvent côte à côte et le crack français prend l’avantage sur l’américain. Malheureusement Sugarcane Anover viens déborder le champion tout à la fin. Mais peu importe Ourasi avait battu Mac Lobel et c’était bien là l’essentiel.
La déchirure intervient en 1989 ! En route pour gagner son quatrième prix d’Amérique consécutif il paraît fin prêt à rentrer dans l’histoire. Le président de l’époque François Mitterand s’est même déplacé pour voir le phénomène. La course part et il vient faire son effort en haut de la montée. Virant en troisième épaisseur on se dit alors qu’il va manger tout cru ses adversaires et devenir une légende vivante. Mais là stupeur ! Ourasi le crack le champion l’invincible coince. Le commentateur de l’époque n’en aura d’ailleurs que faire de la gagnante il ne cessera de crier pendant plusieurs minutes « Ourasi est battu Ourasi est battu c’est une catastrophe ! » On apprendra peu de temps après que le crack n’avait pas uriner et c’est surement "La" raison de sa défaite. Est-ce la fin du règne du Roi Ourasi ?
Un champion ne meurt jamais ! Un mois plus tard il gagne une nouvelle fois le prix de Paris le critérium de vitesse de la côte d’Azur. On se dit alors qu’il va pousser jusqu'à l’an prochain pour venir se venger dans l’Amérique. Et là une nouvelle fois rebondissement ! Jean René Gougeon tombe gravement malade durant l’année 1989. Ourasi n’est plus revu en piste depuis sa cinquième place dans le prix René Ballière. On se dit alors que c’est la fin que le champion à terminé sa carrière. Une fois de plus surprise! En le voyant au départ du Bourbonnais où il prendra une bonne deuxième place. Comme d’habitude il se présente dans le prix de Belgique quinze jours avant le grand rendez-vous de sa carrière. Et là déception. Il ne finit pas et n’est pas placé. Ourasi ne courra probablement pas le prix d’Amérique.... Mais c’était sans compter sur Philippe Renouf son fidèle lad. Persuadé que son « chouchou » peut gagner il insiste éperdument et persuade Jean René Gougeon de courir. « Le Pape » accepte ! Ce sera Minou Gougeon son frère qui le drivera. 28 janvier 1990 hippodrome de Vincennes 40 000 personnes venus voir le dernier récital du virtuose Ourasi….. La tension est palpable son entraineur s’est déplacé pour rendre hommage à son champion. Aimé comme jamais un cheval ne l’a été on espère ardemment qu’il va décrocher ce quatrième prix d’Amérique ce qui ferait de lui un mythe avec un grand « M ». La course part. Ourasi est muni de sa fameuse peau de mouton. Dans le peloton on ne voit que lui. Tout le public est derrière le champion et devant les tribunes une clameur énorme explose des tribunes de Vincennes. Départ du prix d’Amérique ! Bien parti il se place derrière Pussycat dans la descente. Voyant le danger arriver dans son dos en la personne de Potin d’Amour il se décale et se met au côté de la petite vendéenne. Dans le tournant il accélère avec toujours la même « nonchalance ». Ourasi s’envole vers les sommets. Il gagne son quatrième prix d’Amérique. Le public lui fera une ovation jamais entendue jusqu'alors.
Ca y est Ourasi est un mythe une légende ! C’est à nous amoureux des chevaux de perpétuer la tradition en transmettant cette histoire à nos enfants et nos petits enfants. Jamais un cheval ne pourra égaler ce qu’il à fait. Même s’il est un piètre étalon personne ne lui en veut. Fêtant ses trente ans le 7 avril prochain si vous avez le temps allez voir ce champion au haras de Gruchy. Rendons tous un hommage à cet « extra terrestre » qui restera à jamais dans nos cœurs. Merci pour tout et profite bien de toutes ces pommes amenées par tes fans car tu l’a bien mérité. Ourasi On t’aime !
Giovanni Laplace
Site à visiter : http://www.asso-ourasi.fr
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